Guide pour les victimes de violences policières,
en 17 fiches pratiques et juridiques

Version 2.2 publiée le 13/03/2024

Bien choisir
son avocat·e

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L’avocat·e fournit une aide précieuse et incontournable dans certaines étapes de procédure. Un mauvais choix peut entraîner des obstacles sérieux dans l’avancée de l’enquête. Pour choisir, attention aux mirages médiatiques : demandez plutôt conseil à des collectifs spécialisés ou des victimes dans une affaire similaire à la vôtre. Enfin n’oubliez pas que plusieurs dispositifs peuvent vous aider à financer votre avocat·e.

Dans cette fiche :

Quand faut-il solliciter l’assistance d’un·e avocat·e ?
Sur quels critères choisir son avocat·e ?
Qui décide de la stratégie ?
Quel est le rôle de l’avocat·e dans l’enquête pénale ?
Peut-on changer d’avocat·e en cours de procédure ?
Combien coûte un·e avocat·e ?
Qu’est-ce que l’aide juridictionnelle (AJ) ?
Quand faut-il fixer et payer les honoraires ?

Quand faut-il solliciter l’assistance d’un·e avocat·e ?

L’assistance par un·e avocat·e est rarement obligatoire. Devant le tribunal administratifbook_2, il faut passer par un·e avocat·e pour faire une demande d’indemnisationnote. Devant le tribunal pénalbook_2, certains droits ne sont accordésnote qu’à l’avocat·e, et pas à la victime elle-même. Mais de manière générale, il est souvent plus simple d’affronter l’appareil judiciaire quand on est assisté·e d’un·e avocat·e. En revanche, au moment de déposer plainte et aux premiers stades de l’enquêtebook_2, ce n’est pas toujours nécessaire. Obtenir un rendez-vous sera parfois long et retardera d’autant plus le démarrage de l’enquête. Avant le dépôt de plaintebook_2, il est important de demander conseil, mais s’adresser à un collectif familier de ce type de procédurebook_2 peut être suffisant. En revanche, la procédure devant le juge d’instructionbook_2 est très technique, et l’aide d’un·e avocat·e est fortement conseillée. Il en est de même si vous devez passer en audience devant les tribunaux.

Sur quels critères choisir son avocat·e ?

Attention aux apparences, et priorité à la relation de confiance ! Il est impossible de juger des qualités d’un·e avocat·e sur la base d’une simple plaidoiriebook_2 et encore moins d’un discours dans les médias. Le talent oratoire n’est pas toujours synonyme de disponibilité, de sérieux, de compétence juridique et de dévouement, qui sont des qualités essentielles. Il existe de nombreuses spécialités d’avocat·es. En médecine, il ne viendrait à personne l’idée d’aller consulter un ophtalmo pour un problème de pied. Ne faites pas cela avec votre avocat·e ! Il y a souvent un volet « administratif »book_2 et un volet « pénal »book_2 dans les dossiers policiers. Si possible, choisissez un·e avocat·e par type de procédure. Au pénal, le suivi des dossiers implique des compétences particulièresbook_2, que toustes les avocat·es pénalistes ne possèdent pas. Évitez notamment les conseils d’un·e ami·e ou de journalistes qui « connaissent un avocat » mais qui n’ont jamais été défendu par lui. Demandez conseils à des collectifs spécialisésbook_2 ou des victimes dans une affaire similaire à la vôtre.

Qui décide de la stratégie ?

Devant les juridictions, l’avocat·e peut vous « assister » (vous aider) ou vous « représenter ». Dans ce dernier cas, ielle parle ou agit à votre place. En votre nom, ielle peut saisir une juridiction, exercer une voie de recours, plaider à l’audience, etc. Mais dans tous les cas, l’avocat·e doit être « mandataire »note de son client, c’est à dire qu’il doit suivre le mandat (les instructions) que vous lui donnez. En clair : c’est vous qui devez décider. Vous pouvez laisser votre avocat·e décider de la stratégie, ou lui demander de vous donner des explications sur les avantages et inconvénients de chaque choix, et décider vous-même. L’avocat·e exercenote en toute « indépendance » de son client : le client ne peut imposer un choix qui serait contraire aux principes de l’avocat·e. De même, aucune règle n’impose que vous deviez suivre les conseils de votre avocat·e. Nous conseillons plutôt les avocat·es qui vous laissent facilement accéder au dossierbook_2, qui vous associent aux décisions et qui ne vous isolent pas des tiers (proches, collectifsbook_2, médias de confiance, etc.). Mais c’est à vous de choisir. Si vous êtes en désaccord, même sur la méthode de prise de décisions, n’hésitez pas à changerbook_2.

Quel est le rôle de l’avocat·e dans l’enquête pénale ?

Dans les affaires impliquant la police, la justice et en particulier les procureursbook_2 jouent très souvent l’inertie. La victime et son avocat·e doivent alors se substituer au procureur pour relancer la procédure, faire auditionner ou convoquer des témoins book_2, chercher des preuvesbook_2, démontrer que telle infraction a été commise avec telle circonstance aggravantebook_2, etc. Ce travail nécessite de contourner deux obstacles. D’abord, certain·es avocat·es « pénalistes », habitué·es plutôt à défendre des prévenus devant les tribunaux, refusent ou se sentent mal à l’aise pour faire le travail du procureur, qui est celui de l’accusation. Il est important de clarifier ce point le plus vite possible pour constater une éventuelle divergence de stratégie, et changer d’avocat·ebook_2 si besoin. Deuxièmement, ce travail nécessite du temps et de la ténacité. Bien souvent, c’est à vous qu’incombera la tâche de relancer votre avocat·e, de questionner, de demander tel acte d’enquête. C’est un travail difficile, surtout qu’il faut le mener sur une longue durée. Le soutien moral d’un·e proche et/ou d’un collectif sera précieux.

Détermination

« J’ai l’impression qu’au début Maître Z. était intéressé par l’aspect médiatique. Ça lui faisait un petit peu de pub, surtout l’affaire de Thomas [blessé le même jour], parce que c’était une blessure grave. Et quand la presse s’en est désintéressée, lui s’en est désintéressé en même temps. De mon côté j’ai ressenti qu’il trouvait un intérêt à se rapprocher des affaires de la CGT. Maintenant c’est normal. C’est un avocat, il a besoin de ça pour vivre aussi. Je n’ai rien à redire là-dessus. Par contre j’attends que son engagement soit là. Ce que je lui reproche, c’est de s’être mis un peu plus en retrait après. Mais bon, je vais le relancer. Qu’on puisse avancer maintenant, un peu plus à froid. […] Je suis plus en colère contre ce qu’a fait la police, que ce qu’a fait ou pas l’avocat. Je sais où placer mon curseur. Ma détermination est toujours au bon endroit. »

Témoignage, Flagrant déni, novembre 2020

Peut-on changer d’avocat·e en cours de procédure ?

A tout moment, vous pouvez mettre finnote au mandat de votre avocat·e. Ielle peut aussi décider d’arrêter de vous assister. Dans ce cas, ielle doit vous informer « en temps utile » pour préserver vos intérêts. Dans tous les cas, ielle doit vous restituernote les pièces du dossier en sa possession « sans délai ». La relation de confiance et la fluidité des échanges avec votre avocat·e est primordiale. Si vous n’en êtes pas satisfait·e, ou si vous sentez que ça ne « passe » pas, n’hésitez pas à changer. Plus la procédure avance, plus le changement est difficile car il implique souvent de repartir de zéro (et de payer une partie de la facturebook_2). Soyez conscient·e que les procédures judiciaires aboutissent souvent à des déceptions : l’avocat·e n’est pas forcément responsable, mais demandez-lui des explications. Surtout, n’oubliez pas de signer dès le début une convention d’honorairesbook_2. A défaut, la crainte de payer une facture douloureuse pour un travail non abouti risque de vous faire hésiter à changer d’avocat·e, même si vous le désirez fortement.

Combien coûte un·e avocat·e ?

L’avocat·e est rémunéré·e en « honoraires » qui doivent êtrenote « fixés en accord avec le client ». Ils doivent tenir compte « de la situation de fortune du client, de la difficulté de l’affaire, des frais exposés par l’avocat, de sa notoriété » et du travail qu’il accomplit. Les factures à 150€ ou 200€ de l’heure de travail ne sont pas rares. La première consultation est souvent payante. Le coût d’une instruction longuebook_2 s’élève couramment à plus de 5 000€. Le financement de l’enquête devient donc vite un obstacle. Vous pouvez peut-être bénéficier de l’aide juridictionnellebook_2 (AJ) pour payer tout ou partie des frais d’avocat·e. Regardez aussi vos contrats d’assurance ou bancaires. Ils peuvent inclure une « protection juridique », d’un montant souvent supérieur à l’AJ. Selon les contrats, la protection juridique pourra même financer plusieurs procédures (pénal, tribunal administratif, etc.). Si vous passez par l’AJ ou une protection juridique, vous pouvez quand mêmenote choisir votre avocat·e, à condition qu’ielle accepte d’être payé·e selon ces modalités (donc à des montants peu élevés). Si vous payez de votre poche, n’hésitez pas à demander des soutiens financiers (par exemple en contactant des collectifs existantsbook_2).

Qu’est-ce que l’aide juridictionnelle (AJ) ?

L’aide juridictionnellenote (AJ) est une prise en charge par l’État des frais d’avocat·e et de certains frais de procédure (par exemple consignation pour un dépôt de plainte avec partie civilebook_2). Elle est accordée aux personnes dont les revenus sont plutôt faibles (voir formulaire de demande)note. Selon vos revenus, l’AJ peut être totale (vous ne payez rien, tout est pris en charge) ou partielle (vous devrez payer une part de votre poche). L’AJ concerne la plupart des procédures, mais pas le dépôt de plainte initialbook_2. Les montants alloués à l’avocat·e sont faibles : en 2022, l’AJ totale s’élève à 720 € pour une instruction criminelle (cas d’homicide policier par exemple), qui représente pourtant de très nombreuses heures de travail. Il est donc très rare qu’un·e avocat·e accepte de travailler sur un dossier complexe à ces conditions.

Quand faut-il fixer et payer les honoraires ?

En principe, l’avocat·e doit vous informernote de ses tarifs « dès sa saisine ». Si vous n’avez pas l’AJ, demandez une « convention d’honoraires »note dès les premiers rendez-vous. Si l’avocat·e ne vous répond pas ou retarde la question, fuyez : cette pratique est interdite (et pourtant fréquente). Le partage de l’indemnisationbook_2 à la fin du procès est possible, mais en principe seulement à titre de complément. La convention d’honoraires permet de connaître le montant prévisible de la procédure. Elle peut aussi fixer un échéanciernote de paiements périodiques. L’avocat·e peut vous demander une « provision »note, c’est à dire une avance qui doit être « raisonnable ». Si le montant des honoraires évolue, l’avocat·e doit vous en informernote. Si sa mission s’interrompt avant la fin de l’affaire, ielle peut vous réclamer un paiement « dans la mesure du travail accompli ». Avant tout règlement définitif, l’avocat·e doit vous remettrenote « un compte détaillé » des frais, honoraires, etc., mentionnant les sommes déjà payées.

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Guide pour les victimes de violences policières,
en 17 fiches pratiques et juridiques

Version 2.1 publiée le 23/11/2023

Bien choisir son avocat·e

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L’avocat·e fournit une aide précieuse et incontournable dans certaines étapes de procédure. Un mauvais choix peut entraîner des obstacles sérieux dans l’avancée de l’enquête. Pour choisir, attention aux mirages médiatiques : demandez plutôt conseil à des collectifs spécialisés ou des victimes dans une affaire similaire à la vôtre. Enfin n’oubliez pas que plusieurs dispositifs peuvent vous aider à financer votre avocat·e.

Dans cette fiche :

Quand faut-il solliciter l’assistance d’un·e avocat·e ?
Sur quels critères choisir son avocat·e ?
Qui décide de la stratégie ?
Quel est le rôle de l’avocat·e dans l’enquête pénale ?
Peut-on changer d’avocat·e en cours de procédure ?
Combien coûte un·e avocat·e ?
Qu’est-ce que l’aide juridictionnelle (AJ) ?
Quand faut-il fixer et payer les honoraires ?

Quand faut-il solliciter l’assistance d’un·e avocat·e ?

L’assistance par un·e avocat·e est rarement obligatoire. Devant le tribunal administratifbook_2, il faut passer par un·e avocat·e pour faire une demande d’indemnisationnote. Devant le tribunal pénalbook_2, certains droits ne sont accordésnote qu’à l’avocat·e, et pas à la victime elle-même. Mais de manière générale, il est souvent plus simple d’affronter l’appareil judiciaire quand on est assisté·e d’un·e avocat·e. En revanche, au moment de déposer plainte et aux premiers stades de l’enquêtebook_2, ce n’est pas toujours nécessaire. Obtenir un rendez-vous sera parfois long et retardera d’autant plus le démarrage de l’enquête. Avant le dépôt de plaintebook_2, il est important de demander conseil, mais s’adresser à un collectif familier de ce type de procédurebook_2 peut être suffisant. En revanche, la procédure devant le juge d’instructionbook_2 est très technique, et l’aide d’un·e avocat·e est fortement conseillée. Il en est de même si vous devez passer en audience devant les tribunaux.

Sur quels critères choisir son avocat·e ?

Attention aux apparences, et priorité à la relation de confiance ! Il est impossible de juger des qualités d’un·e avocat·e sur la base d’une simple plaidoiriebook_2 et encore moins d’un discours dans les médias. Le talent oratoire n’est pas toujours synonyme de disponibilité, de sérieux, de compétence juridique et de dévouement, qui sont des qualités essentielles. Il existe de nombreuses spécialités d’avocat·es. En médecine, il ne viendrait à personne l’idée d’aller consulter un ophtalmo pour un problème de pied. Ne faites pas cela avec votre avocat·e ! Il y a souvent un volet « administratif »book_2 et un volet « pénal »book_2 dans les dossiers policiers. Si possible, choisissez un·e avocat·e par type de procédure. Au pénal, le suivi des dossiers implique des compétences particulièresbook_2, que toustes les avocat·es pénalistes ne possèdent pas. Évitez notamment les conseils d’un·e ami·e ou de journalistes qui « connaissent un avocat » mais qui n’ont jamais été défendu par lui. Demandez conseils à des collectifs spécialisésbook_2 ou des victimes dans une affaire similaire à la vôtre.

Qui décide de la stratégie ?

Devant les juridictions, l’avocat·e peut vous « assister » (vous aider) ou vous « représenter ». Dans ce dernier cas, ielle parle ou agit à votre place. En votre nom, ielle peut saisir une juridiction, exercer une voie de recours, plaider à l’audience, etc. Mais dans tous les cas, l’avocat·e doit être « mandataire »note de son client, c’est à dire qu’il doit suivre le mandat (les instructions) que vous lui donnez. En clair : c’est vous qui devez décider. Vous pouvez laisser votre avocat·e décider de la stratégie, ou lui demander de vous donner des explications sur les avantages et inconvénients de chaque choix, et décider vous-même. L’avocat·e exercenote en toute « indépendance » de son client : le client ne peut imposer un choix qui serait contraire aux principes de l’avocat·e. De même, aucune règle n’impose que vous deviez suivre les conseils de votre avocat·e. Nous conseillons plutôt les avocat·es qui vous laissent facilement accéder au dossierbook_2, qui vous associent aux décisions et qui ne vous isolent pas des tiers (proches, collectifsbook_2, médias de confiance, etc.). Mais c’est à vous de choisir. Si vous êtes en désaccord, même sur la méthode de prise de décisions, n’hésitez pas à changerbook_2.

Quel est le rôle de l’avocat·e dans l’enquête pénale ?

Dans les affaires impliquant la police, la justice et en particulier les procureursbook_2 jouent très souvent l’inertie. La victime et son avocat·e doivent alors se substituer au procureur pour relancer la procédure, faire auditionner ou convoquer des témoins book_2, chercher des preuvesbook_2, démontrer que telle infraction a été commise avec telle circonstance aggravantebook_2, etc. Ce travail nécessite de contourner deux obstacles. D’abord, certain·es avocat·es « pénalistes », habitué·es plutôt à défendre des prévenus devant les tribunaux, refusent ou se sentent mal à l’aise pour faire le travail du procureur, qui est celui de l’accusation. Il est important de clarifier ce point le plus vite possible pour constater une éventuelle divergence de stratégie, et changer d’avocat·ebook_2 si besoin. Deuxièmement, ce travail nécessite du temps et de la ténacité. Bien souvent, c’est à vous qu’incombera la tâche de relancer votre avocat·e, de questionner, de demander tel acte d’enquête. C’est un travail difficile, surtout qu’il faut le mener sur une longue durée. Le soutien moral d’un·e proche et/ou d’un collectif sera précieux.

Détermination

« J’ai l’impression qu’au début Maître Z. était intéressé par l’aspect médiatique. Ça lui faisait un petit peu de pub, surtout l’affaire de Thomas [blessé le même jour], parce que c’était une blessure grave. Et quand la presse s’en est désintéressée, lui s’en est désintéressé en même temps. De mon côté j’ai ressenti qu’il trouvait un intérêt à se rapprocher des affaires de la CGT. Maintenant c’est normal. C’est un avocat, il a besoin de ça pour vivre aussi. Je n’ai rien à redire là-dessus. Par contre j’attends que son engagement soit là. Ce que je lui reproche, c’est de s’être mis un peu plus en retrait après. Mais bon, je vais le relancer. Qu’on puisse avancer maintenant, un peu plus à froid. […] Je suis plus en colère contre ce qu’a fait la police, que ce qu’a fait ou pas l’avocat. Je sais où placer mon curseur. Ma détermination est toujours au bon endroit. »

Témoignage, Flagrant déni, novembre 2020

Peut-on changer d’avocat·e en cours de procédure ?

A tout moment, vous pouvez mettre finnote au mandat de votre avocat·e. Ielle peut aussi décider d’arrêter de vous assister. Dans ce cas, ielle doit vous informer « en temps utile » pour préserver vos intérêts. Dans tous les cas, ielle doit vous restituernote les pièces du dossier en sa possession « sans délai ». La relation de confiance et la fluidité des échanges avec votre avocat·e est primordiale. Si vous n’en êtes pas satisfait·e, ou si vous sentez que ça ne « passe » pas, n’hésitez pas à changer. Plus la procédure avance, plus le changement est difficile car il implique souvent de repartir de zéro (et de payer une partie de la facturebook_2). Soyez conscient·e que les procédures judiciaires aboutissent souvent à des déceptions : l’avocat·e n’est pas forcément responsable, mais demandez-lui des explications. Surtout, n’oubliez pas de signer dès le début une convention d’honorairesbook_2. A défaut, la crainte de payer une facture douloureuse pour un travail non abouti risque de vous faire hésiter à changer d’avocat·e, même si vous le désirez fortement.

Combien coûte un·e avocat·e ?

L’avocat·e est rémunéré·e en « honoraires » qui doivent êtrenote « fixés en accord avec le client ». Ils doivent tenir compte « de la situation de fortune du client, de la difficulté de l’affaire, des frais exposés par l’avocat, de sa notoriété » et du travail qu’il accomplit. Les factures à 150€ ou 200€ de l’heure de travail ne sont pas rares. La première consultation est souvent payante. Le coût d’une instruction longuebook_2 s’élève couramment à plus de 5 000€. Le financement de l’enquête devient donc vite un obstacle. Vous pouvez peut-être bénéficier de l’aide juridictionnellebook_2 (AJ) pour payer tout ou partie des frais d’avocat·e. Regardez aussi vos contrats d’assurance ou bancaires. Ils peuvent inclure une « protection juridique », d’un montant souvent supérieur à l’AJ. Selon les contrats, la protection juridique pourra même financer plusieurs procédures (pénal, tribunal administratif, etc.). Si vous passez par l’AJ ou une protection juridique, vous pouvez quand mêmenote choisir votre avocat·e, à condition qu’ielle accepte d’être payé·e selon ces modalités (donc à des montants peu élevés). Si vous payez de votre poche, n’hésitez pas à demander des soutiens financiers (par exemple en contactant des collectifs existantsbook_2).

Qu’est-ce que l’aide juridictionnelle (AJ) ?

L’aide juridictionnellenote (AJ) est une prise en charge par l’État des frais d’avocat·e et de certains frais de procédure (par exemple consignation pour un dépôt de plainte avec partie civilebook_2). Elle est accordée aux personnes dont les revenus sont plutôt faibles (voir formulaire de demande)note. Selon vos revenus, l’AJ peut être totale (vous ne payez rien, tout est pris en charge) ou partielle (vous devrez payer une part de votre poche). L’AJ concerne la plupart des procédures, mais pas le dépôt de plainte initialbook_2. Les montants alloués à l’avocat·e sont faibles : en 2022, l’AJ totale s’élève à 720 € pour une instruction criminelle (cas d’homicide policier par exemple), qui représente pourtant de très nombreuses heures de travail. Il est donc très rare qu’un·e avocat·e accepte de travailler sur un dossier complexe à ces conditions.

Quand faut-il fixer et payer les honoraires ?

En principe, l’avocat·e doit vous informernote de ses tarifs « dès sa saisine ». Si vous n’avez pas l’AJ, demandez une « convention d’honoraires »note dès les premiers rendez-vous. Si l’avocat·e ne vous répond pas ou retarde la question, fuyez : cette pratique est interdite (et pourtant fréquente). Le partage de l’indemnisationbook_2 à la fin du procès est possible, mais en principe seulement à titre de complément. La convention d’honoraires permet de connaître le montant prévisible de la procédure. Elle peut aussi fixer un échéanciernote de paiements périodiques. L’avocat·e peut vous demander une « provision »note, c’est à dire une avance qui doit être « raisonnable ». Si le montant des honoraires évolue, l’avocat·e doit vous en informernote. Si sa mission s’interrompt avant la fin de l’affaire, ielle peut vous réclamer un paiement « dans la mesure du travail accompli ». Avant tout règlement définitif, l’avocat·e doit vous remettrenote « un compte détaillé » des frais, honoraires, etc., mentionnant les sommes déjà payées.