Mouvements lycéens : la police vise toujours la tête

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Temps de lecture : 2 minutesCe matin, un lycéen de 17 ans a reçu un projectile policier en pleine arcade sourcilière devant le lycée Lumière (Lyon 8ème). Nous lançons un appel à témoignage et à images en vue de la plainte qu’il compte déposer.

Extrait de la vidéo de Wildagab / Gabriel Bonnaveira

Aux alentours de 9h ce vendredi 21 octobre, Aldo*, jeune lycéen de 17 ans, a été blessé à l’arcade sourcilière droite par un projectile policier devant le lycée Lumière. Auprès de Flagrant déni, Aldo raconte : « Je suis lycéen dans un autre établissement, et ce matin je suis venu faire des photos de l’action lycéenne devant le lycée Lumière. J’étais en train de filmer avec mon téléphone quand j’ai pris un LBD dans la tête. J’ai été sonné, je suis tombé sous le choc mais je me suis tout de suite relevé. En portant la main à l’arcade, j’ai vu qu’il y avait du sang. J’ai crié ‘Medics’ mais il n’y en avait pas. Donc je me suis rapproché d’un cordon de policiers en leur montrant ma plaie et en leur disant ‘Sil vous plaît les gars, aidez-moi’. Mais ils sont restés sans répondre et sans bouger. Du coup je suis allé à la pharmacie, puis aux urgences, tout seul ».

« Beaucoup de chance »

Le certificat établi par les urgences de l’hôpital Saint-Joseph à midi mentionne « une plaie de l’arcade droite et hématome » nécessitant 3 points de suture. Le document établit une interruption temporaire de travail de 1 jour, et préconise des soins pendant 8 jours. « J’ai eu beaucoup de chance », résume Aldo. Ce sont surtout les circonstances de la blessure qui choquent sa mère : « il n’est pas normal qu’ils tirent au-dessus de la ceinture ». Aldo explique : « J’étais isolé, en train de filmer, il n’y avait personne à au moins 5 mètres tout autour de moi, donc je pense que c’est moi qui étais visé. Il y avait un gamin, devant moi, qui jetait des petites bouteilles en plastique en direction des flics, mais il était juste devant eux et à au moins dix mètres de moi ». Ensuite, « quand je suis sorti de la pharmacie, je suis repassé devant le cordon de flics, je leur ai dit ‘Regardez ce que vous avez fait’, et là ils ont fait des mouvements de tête comme pour dire que c’était pas eux, et ils rigolaient. J’avais un œil en sang quand même ».

Autorités désinformées

Contactés cet après-midi par Flagrant déni, les services du procureur de la République n’ont pas pu indiquer si une enquête est déjà ouverte. L’académie de Lyon indique que ses services n’ont pas été informés de cette blessure. « On a eu connaissance de tirs de lacrymogènes pour disperser la foule dans certains lycées, mais c’est tout ». En revanche, la préfecture s’est empressée de communiquer sur les « feux de poubelles », « tirs de mortiers » (gros pétards) qui ont fait de « nombreux dégâts » dans plusieurs lycées de Lyon cette semaine. Comme le constatait déjà Flagrant déni en 2020, les auteurs de « violences » au sens juridique du terme sont du côté des rangs policiers. Déjà cette semaine, la communauté enseignante s’est alarmée de la répression « disproportionnée » qui vise les lycéen·nes mobilisé·es. Aldo a l’intention d’aller déposer plainte cette fin d’après-midi avec sa mère. Toutes les personnes qui peuvent témoigner ou qui ont pris des images sont invitées à contacter Aldo, ses proches ou Flagrant déni : temoignez@flagrant-deni.fr / 07 51 53 15 33.

  • A sa demande, le prénom a été changé.

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