Les hélicos de police sur le banc des accusés
Temps de lecture : < 1 minuteCe jeudi, le ministère de l’Intérieur devra s’expliquer devant le Conseil d’État. Il affirme ne pas enregistrer les images prises depuis le ciel, en dépit des preuves accumulées.
ILLUSTRATION DE FLAGRANT DENI
Ce jeudi 10 février, le Conseil d’État examine le recours d’un manifestant lyonnais (soutenu par le Comité de liaison contre les violences policières) qui questionne l’utilisation des hélicoptères par la police. Comme pour les drones, le Gouvernement vient juste de légaliser ces engins, pourtant utilisés depuis longtemps. Et le Conseil constitutionnel a validé la loi en question. Motif ? L’usage de l’hélico est « proportionné » dans la mesure où il ne devra être utilisé « qu’après que le préfet s’est assuré que le service ne peut employer d’autres moyens moins intrusifs ».
Mensonges de haut vol au ministère
Hélas, ce contrôle des préfets est mal parti. Car depuis longtemps, à Lyon comme ailleurs, la police s’en sert à tout va : en rave party, en manif, pour des rodéos urbains, etc. Dans la Loire, l’hélico a même permis l’arrestation d’un dangereux voleur de cigarettes… Devant le Conseil d’État, le ministre de l’Intérieur affirme que les images captées par l’hélico de Lyon « ne font l’objet d’aucun enregistrement » et « ne permettent pas d’identifier des individus et ne sont pas utilisées afin d’émettre des signalements ». De bien vilains mensonges : non seulement les images permettent l’identification des personnes, mais elles sont conservées pendant un mois, avec une utilisation judiciaire fréquente.
Le 3 mai dernier, le tribunal administratif de Lyon avait dénié « l’existence d’une situation d’urgence » et donc rejeté la requête. C’est la question posée en appel à la plus haute juridiction administrative : existe-t-il un recours effectif face aux abus de l’hélico de police ? Réponse dans quelques jours.
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