Flagrant déni publie un rapport accablant, qui expose les raisons pour lesquelles l’impunité policière s’accroît.
Corinne* (le prénom a été modifié à sa demande), militante, a porté plainte après avoir été blessée lors d’une manifestation contre la réforme des retraites, en 2023, à Lyon. Elle garde un souvenir amer du travail de la cellule, entre culpabilisation, légitimation du tir et enquête partielle.
Me Olivier Forray, au barreau de Lyon. L’enquête de la « cellule déontologie » de Lyon avait motivé un premier classement sans suite, qui s’est pourtant terminé, contre toute attente, par une condamnation du policier mis en cause à 8 mois de prison avec sursis pour violences sur le mineur Abdelkader, sans instruction et 5 ans après les faits.
Me Nicolas Chambardon est avocat à Marseille. Entre 2022 et 2025, il dit avoir eu affaire à des « cellules zonales de déontologie » sur 8 à 10 plaintes. Il critique son opacité.
Degré de gravité de l’affaire traitée par la « cellule »
Affaires graves et/ou impliquant des ITT supérieures à 8 jours
Affaires impliquant des ITT inférieures à 8 jours
Degré de gravité de l’affaire traitée par la « cellule »
Affaires graves et/ou impliquant des ITT supérieures à 8 jours
Affaires impliquant des ITT inférieures à 8 jours
Chaque point correspond à une affaire de violences policières détectée dans la presse locale ou nationale (source : Europresse). La couleur rouge signale les cas les plus graves, généralement équivalents à des interruptions temporaires de travail (ITT) supérieures à huit jours. La date correspond à la publication de l’article, et le lien vers celui-ci est indiqué lorsqu’il est disponible.
Mathieu Rigouste, réalisateur et chercheur en sciences sociales spécialisé sur les violences d’État, a lui-même porté plainte pour violences policières subies dans la nuit du 21 au 22 juin 2013. Lui aussi, depuis Toulouse, a affaire à l’une de ces « cellules déontologie ». Cette fois, elle porte encore un autre nom : cabinet d’audit d’étude et discipline.
Le sociologue Sébastian Roché (CNRS) replace la police des polices française en perspective internationale, et pointe son caractère « décidément très perfectible ».